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Le costume au Moyen-âge
Introduction
Les vêtements sont une des plus importantes sources d'information pour comprendre la société du Moyen Âge, la façon de s'habiller fait ressortir les structures complexes de la société médiévale.
Le choix de l'habillement était important en fonction de l'évènement auquel vous vous rendiez. Reconstitution et Grandeur Nature (GN) tolère des écarts... Les conseils suivants valent pour la reconstitution.
Choisir un costume médiéval vous laisse de la marge, puisque le Moyen Age s'étend sur à peu près un millénaire.
Ces messieurs éviteront le jean, invention du XIXe siècle, toile solide fabriquée à Nîmes pour les ouvriers et qui donnera le "denim" (de Nîmes). La plupart des autres pantalons passe. Il faut bien dire que c'est l'élément de costume le plus difficile à trouver.
Le choix des couleurs est important. La plupart des couleurs sont possibles dès le Moyen Age mais il faut savoir que certaines teintures étaient très chères et les couleurs les plus soutenues sont l'apanage de la noblesse et de la richesse. Le noir n’était pour ainsi dire jamais porté, à l'exception bien sûre des vêtements de deuil. En dehors de ces tristes circonstances, le noir est réservé aux moines.
Le costume paysan et citadin
L'homme en plein travail porte souvent des vêtements assez proches de ceux des gaulois à l'époque romaine: une tunique sur des braies, une cape courte à capuchon. Les vêtements doivent être facilement adaptables et laisser une facilité de mouvements.
Le costume paysan évolue peu entre le XIIIème siècle et le milieu du XVème siècle.
Chez les hommes:
- Une chemise (chainse) et un caleçon de toile ou braies longues ou courtes, qui deviennent collantes au XIIème siècle. La chemise est en toile, quelquefois plissée, ouverte en bas pour faciliter l'équitation. Cet ensemble constitue l'équivalent de nos sous-vêtements.
- Les jambes et les pieds peuvent être protégés par des chausses, retenues d'abord par des bandelettes puis attachées aux Brayes (ceinture) par des aiguillettes, qui sont des cordons analogues aux lacets de chaussures. Parfois, les chausses étaient "semellées", ce qui évitait de mettre une autre chaussure, surtout à l'intérieur.
- Une Cotte (tunique rudimentaire) appelée jusqu'au XIème bliaud, dont les manches sont taillées à angle droit par rapport au corps. Il est court au début de l'époque Romane, et il le
restera pour les hommes des classes laborieuses.
- Pour se protéger du froid en automne et en hiver, le paysan et le berger ont une seconde tunique à manches, plus épaisse et une pélerine à capuchon (souvent courtes) ainsi que
des chaussures montant jusqu'à la cheville.
- Pour se protéger du soleil, on porte un couvre chef:
o   Une cale de toile, souvent portée sous une autre coiffure (surtout au XIIIème)
o   Chaperons (capuchon à collerette)
o   Chapeaux de paille
o   Chapeaux et bonnets de feutre (XIVème)
Chez les femmes:
Les vêtements sont plus longs que ceux des hommes, et couvrent au minimum le mollet. Le terme de "robe" désigne l'ensemble des habits féminins.
- Une chemise, plus large sur le bas. Jusqu'au XIVème siècle le col est rond, pour devenir par la suite de plus en plus échancré. On y ajoutera parfois une bande de toile pliée en "V" des épaules au milieu de la poitrine.
La femme ne porte pas de caleçon ni de braies, mais est nue sous la chemise.
- Un bandeau de toile est serré sur la chemise pour maintenir la poitrine. (on y ajoutera parfois des petits "sacs" pour augmenter une poitrine jugée trop petite...).
- Les jambes et les pieds sont protégés par des chausses, plus courtes que celles des hommes (elles s'arrêtent au genoux) et retenues par une bande de tissus nouée autour de la jambe (la jarretière).
- Une cotte / bliaud
- Pour se protéger du froid les femmes disposent d'un "pelisson" de fourrure qui n'existe pas chez les hommes. Il s'agit d'un long gilet sans manche porté entre la chemise et la cotte.
- Les couvre-chefs sont un peu différents de ceux des hommes :
Un grand carré de toile blanche noué de différentes façons autour de la tête ;
Un chaperon ouvert sur le devant ou refermable par des boutons ;
Le costume noble

Le costume noble se différencie de celui des paysans par la richesse des étoffes et ornementations, ainsi que par le nombre de pièces constituant le costume.
Chez les hommes:
- La cotte / le bliaud: à partir du XIème siècle, les robes courtes des hommes sont remplacées par des cottes longues et amples à gros plis
À partir du XIIème siècle, les manches s'élargissent de plus en plus, laissant voir les manches de la Chainse.
A la fin du XVème siècle les robes longues ou à mi-mollet ne seront plus ceinturées et les épaules seront démesurément étoffées pour former une silhouette rectangulaire soulignée par un décolleté en largeur.
- Le surcot, court ou long, apparaît au XIIIème siècle. Il est serré par une ceinture et peut être sans manche.
- Les chaperons prennent la forme d'une cagoule couvrant les épaules sur des tenues ajustées. Portés sur une houppelande, ils sont drapés sur la tête, parfois enfilés par la visagière, et la cornette pend jusqu'à terre ou est gonflée de manière démesurée par des bourrelets circulaires. On porte également des chapeaux de feutre à large calotte, ou encore un bonnet de même matière mais très haut et sans bord.
- Une cape rectangulaire attachée sur l'épaule droite, est considérée comme nécessaire à toutes personnes nobles. A partir du XIIIème, il est remplacé par le Garde-corps, un manteau à capuchon et longues manches fendues. Au XIVème siècle on porte la houppelande
Chez les femmes:
- La cotte/ le bliaud: Au XIIIème siècle, les nobles dames sont vêtues de robes à gros plis supposées masquer les lignes du corps . L'encolure est au ras du cou et pourvue d'une fente verticale, fermée par une broche dont la taille reflète de rang de l'époux.
C'est au XIVème siècle que la cotte adoptera un décolleté arrondi, ajusté sur le buste, les bras et les hanches.
Au milieu du XVème siècle, les robes sont décolletées en V et la taille est soulignée très haut par de larges ceintures (le banolier ou bandier). Le décolleté triangulaire pouvait atteindre la taille sur le devant et être bordé d'un tissu souvent noir (le tassel) permettant de diminuer la profondeur du col et de le transformer en carré . Les femmes de plus haut rang portent une cotte à manches longues sur laquelle elles superposent un surcot sans manches dont le col est couvert de riches fourrures.
La Dame et ses suivantes portent des cottes à larges décolletés ne laissant pas paraître la chainse. On peut remarquer la longue traîne et les boutons décoratifs sur le costume de la Dame, tandis que l'une de ses suivantes arbore une cotte en étoffe brodée.
- Le manteau en demi-cercle, se porte au XIIème siècle ouvert ou attaché devant par un fermail et une cordelière .
A partir du XIIIème siècle, il est remplacé par le Grand Mantel, cape longue et flottante, fermée par un bijou, le fermail et une cordelière ou chaînette. Les femmes en voyage portent également le Garde corps masculin .
Au XIVème siècle les femmes portent, comme les hommes, une houppelande : longue et fermée sur le devant, elle pouvait comporter une traîne.
Les couleurs des vêtements du moyen-âge
Les couleurs "véritables" et les autres.
La vivacité des teintes est le reflet du statut social.

Les couleurs restent les mêmes mais pas leur qualité.
Les riches et les puissants portent des couleurs vives obtenues avec des teintures de qualité tandis que les pauvres et les humbles ont des couleurs délavées, grisées à cause des teintures végétales de moindre prix.


Ainsi certaines couleurs sont interdites à telle catégorie sociale non seulement en raison de leur coloration trop voyante mais aussi à cause du caractère précieux de leurs colorants.
C’est le cas par exemple des "robes paonacées " (bleu foncé intense), teintées avec un concentré de guède coûteux.

A chaque classe, ses couleurs.

Chez les paysans, les teintes sont donc généralement assez ternes, particulièrement chez les hommes

Chez les femmes les couleurs sont plus variées:
•   La plus courante reste le bleu pour les cottes et les robes, mais on trouve également du rouge, du vert, du "tanné", du noir…
•   Quant aux chaperons, ils sont souvent rouges, brun sombre, vert, blanc ou "tannés".

Dans les classes nobles, si le bleu est très apprécié, c'est le rouge qui tient la première place dans la hiérarchie des couleurs.
La matière première permettant d'obtenir les teintes les plus écarlates étant extrêmement chère, elle est réservée aux étoffes de la plus haute qualité.
Les soieries de teinte noire sont quant à elles réservées aux costumes princiers

Grandeur et décadence de quelques couleurs

Le rouge
Au XIIème siècle c’est la couleur prestigieuse, celle des riches, des puissants.
Le rouge est obtenu de diverses manières.
Mais il y a le bon (écarlate) et le mauvais rouge.
Le mauvais rouge est symboliquement l'opposé du blanc divin: c’est la couleur du diable et de l’enfer.

Le bleu
Avant le XIIème siècle, le bleu est peu valorisé, et compte moins que les 3 couleurs autour desquelles s’organisent tous les codes de la vie sociale (le blanc, le noir et le rouge).

Puis il y a une forte promotion du bleu dans la deuxième moitié du XIIème siècle, entre autre avec l’adoption de l’azur pour les couleurs royales françaises par Saint Louis.

Vers 1170-1180, on commence à se vêtir de bleu dans les milieux aristocratiques. Les progrès des techniques tinctoriales à la fin du XIIème siècle et au début du XIIIème siècle permettent la fabrication d’un bleu clair et lumineux.
Le bleu devient même la plus belle des couleurs et il prend dans ce rôle la place du rouge (qui commence à reculer).

Le vert
Il est plus difficile à fabriquer et à fixer que le blanc et le noir.
Sur les étoffes et les vêtements les verts peuvent être clairs ou foncés, mais sont délavés, grisés peu résistants à la lumière et aux lessives.

Le vert est longtemps réservé aux vêtements de travail sur lesquels il a un aspect grisé.
La couleur verte, difficile à obtenir, symbolise l’instabilité, l’éphémère, la jeunesse, l’espérance mais aussi le désespoir.
Conclusions
La diversité des costumes du moyen âge est grande, chaque détail compte. Si vous souhaitez posséder un costume vous pouvez soit le créer vous-même ou regarder dans la rubrique "Costume", notre gamme d’articles de vêtements médiévaux.
Création : 2006-08-21